Roch Hachana 5783

Dans quelques jours, nous fêterons Roch Hachana. Une fête qui marque non seulement le passage à une nouvelle année, mais qui est aussi l'occasion de faire le bilan de l'année écoulée.

C'est une fête d'ouverture de l'esprit et du cœur, mais ce n'est pas une fête joyeuse. C'est avec gravité qu'elle nous conduit à méditer sur le cours de notre vie et sur celui du monde, sur nos relations avec nos proches et moins proches, sur la société dans laquelle nous nous inscrivons.

Ce retour sur nous-mêmes est un exercice particulièrement nécessaire en ces temps troubles, où les vérités s'entrechoquent au point de semer de l'incertitude et de la confusion. Une période qui voit ressurgir les démons que l'on croyait bannis à tout jamais. L’un d’entre eux, tout particulièrement, revient sur la scène publique avec vigueur et brutalité : je veux parler de l'antisémitisme. S'il persiste et se régénère dans nos sociétés, c'est parce qu'il fait preuve d'une extraordinaire plasticité. Il s'adapte aux circonstances, aux évènements, aux crises. Et selon l'état de notre monde, il exhume la figure du juif comme point de convergence de toutes les rancunes, de toutes les frustrations, de toutes les haines.

L'antisémitisme perdure. Il continue à se répandre, à entacher tous les registres de notre existence.

Là où il est et se développe, il ne peut y avoir ni paix ni justice.

Les souhaits que nous formulerons traditionnellement le soir de Roch Hachana, « Chana tova » (שנה טובה) ,oumetouka » (ומתוקה) » pour l'année à venir, constitueront une promesse pour demain. La promesse que nous pourrons éveiller les consciences, que nous saurons relever les nombreux défis face à l’antisémitisme et aux extrémismes de toute nature mais aussi, plus largement, que nous exercerons notre droit à défendre les valeurs démocratiques auxquelles nous tenons tant.

Sarah Toubol

« il y a tellement de choses que nous pouvons faire, que nous devons changer » (William Butler Yeats)